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Que veut dire cousin germain, « cousin à la mode de Bretagne » ou cousin par alliance ?

Les liens familiaux sont importants à comprendre pour en savoir davantage sur vos racines et votre histoire personnelle mais aussi tout simplement parce que vous avez découvert l’existence d’un membre de votre famille et que vous aimeriez comprendre qui il est par rapport à vous.

Dès qu’on s’éloigne du classique lien de filiation, père-mère, frère-sœur, grand-parent et petit-enfant … les choses se compliquent, d’autant que certaines expressions sont spécifiques à certaines régions et peuvent varier dans le temps.

Dans cet article, nous allons explorer les différentes façons de déterminer les liens familiaux entre les membres de sa famille, que ce soit par des liens du sang ou par alliance pour comprendre leur signification.


Comment définir les liens familiaux ?

Les liens de sang et les liens par alliance

Le lien de parenté correspond à la relation entre deux personnes d’une même famille. D’une manière générale, on distingue les liens du sang (par filiation) et par alliance.

Les liens du sang sont des liens de filiation ou filiatifs. Ils décrivent les relations entre les membres de la famille qui ont un lien génétique direct, comme les parents, les frères et sœurs, les grands-parents et les petits-enfants. Ces liens ne peuvent pas être rompus.

Les liens par alliance décrivent les relations créées par le mariage ou le PACS, comme les beaux-parents, les beaux-frères et belles-sœurs, les gendres et les belles-filles. Ce sont des engagements dans la vie commune et ils peuvent donc être rompus.

Sur le plan juridique, la loi française ne fait pas de différence entre les enfants naturels (nés hors mariage), légitimes (nés de parents mariés), adoptés ou adultérins. Cela n’a cependant pas toujours été le cas.

On peux trouver dans les actes de l’état civil les mentions suivantes :

  • frère ou sœur utérin : issus de la même mère mais de père différent.
  • Frère ou sœur germain : de même père et mère.
  • Frère ou sœur consanguins : de même père.

En France, au XIIe siècle germain signifie né de même père et de même mère. On retrouve le mot dans l’expression cousin germain. Vous le trouverez dans de nombreux actes, en particulier chez les notaires.

Repères dans les différents liens de parenté

  • Père et mère : les parents d’une personne.
  • Frère et sœur : les frères et sœurs d’une personne, qui ont les mêmes parents.
  • Oncle et tante : les frères et sœurs de ses parents.
  • Grand-père et grand-mère : les parents de ses parents.
  • Grand oncle et grand tante : les frères et sœurs des grands-parents.
  • Cousin : les enfants des frères et sœurs de ses parents.
  • Beau-frère et belle-sœur : les conjoints de ses frères et sœurs.
  • Neveu et nièce : les enfants de ses frères et sœurs.
  • Gendre et belle-fille : les conjoints de ses enfants.
  • Petits-enfants : les enfants de ses enfants.

Qu’est-ce qu’un degré de parenté ?

Le lien de parenté se définit aussi par le nombre de génération, le degré. En généalogie, comme en droit, ont parle de « ligne », ce qui correspond à la suite des degrés :

  • la ligne directe : les personnes descendent l’une de l’autre (père-mère-enfant).
  • La ligne collatérale : les personnes ne descendent pas les unes des autres mais d’un parent commun (frère-sœur).
  • On compte alors par génération en remontant et en descendant : enfant – parents : 1er degré.

Cousin germain : des liens de parenté spécifiques

Le cousin est le descendant d’un frère ou d’une sœur par rapport au descendant d’un autre frère ou sœur. Par exemple, votre fils est le cousin du fils de votre frère : il s’agit d’un cousin au 1er degré.
Le terme cousin a pour racine latine consobrinus qui veut dire « cousin germain ».

Cousin par alliance

L’expression cousin par alliance fait référence à une personne qui n’est pas un cousin de sang, mais qui est liée à la famille par le mariage. Cela signifie que cette personne n’est pas un descendant direct d’un ancêtre commun, mais qu’elle est reliée à la famille par le mariage d’un de ses membres. 
Par exemple, si un homme épouse la sœur d’une femme, les enfants de cet homme et de cette femme sont des cousins par alliance. Ils ne sont pas liés par le sang, mais ils sont liés par le mariage de leurs parents respectifs.

Cousin germain

Cousin germain fait référence à un cousin de sang, c’est-à-dire qu’il est un descendant direct d’un ancêtre commun. Il est généralement utilisé pour décrire les liens du sang entre les enfants des frères et sœurs. Autrement dit mon cousin germain est l’enfant de mon oncle ou de ma tante.
Par exemple, si un homme a un frère et une sœur, les enfants de cet homme et de ses frères et sœurs sont des cousins germains. Ils sont liés par le sang, car ils ont un ancêtre commun qui est le parent de ces frères et sœurs.
Il est important de noter que le degré de cousinage dépend du nombre de génération qui les sépare de l’ancêtre commun (exemple : cousin germain au quatrième degré). En effet, l’expression peut également être utilisés pour décrire les relations entre les enfants issus des cousins germains.

Cousin germain ne signifie pas lien de parenté avec une personne allemande, ancienne germanie même si le terme vient du latin germanus.

Cousin à la mode de Bretagne ou de Bourgogne

On peut trouver les deux expressions : cousin à la mode de Bretagne ou de Bourgogne. Elles ont la même signification c’est à dire qu’il s’agit des enfants des cousins issu de germain d’un ancêtre commun. Leur ancêtre commun étant leur arrière-grand-père. Actuellement, on parle plutôt de petits cousins ou cousins au second degré.
On parle aussi d’oncle et tante à la mode de Bretagne ou de Bourgogne qui désigne le ou la cousine germaine de son père ou de sa mère. On peut aussi trouver l’expression plus ancienne « cousin second » ou arrière cousin.

Cousin germain par alliance correspond par exemple au mari de sa cousine germaine ou au cousin germain du premier conjoint.

schéma des liens de parenté avec les lignes et les degrés.
Liens de parenté – Jerjer wikipedia

La consanguinité dans les liens familiaux

Les liens de parenté par le sang est parfois un obstacle au mariage en particulier entre cousins et strictement interdit entre parents du 1er degré (frères, sœurs, oncles, tantes). Interdit par l’Eglise, une dispense de consanguinité était alors requise auprès de l’évêque (pour des cousins issus de germains, du 3ème degré ou plus) ou du Pape (pour des cousins germains au 2eme degré).

En droit canon (la loi de l’Eglise) on considère que l’affinité spirituelle est équivalente au lien du sang c’est à dire quand deux personnes sont liées par un sacrement comme celui du baptême. Le parrain et la marraine d’un enfant sont unis par affinité spirituelle et doivent demander une dispense s’ils souhaitent se marier tous les deux.

Dernier cas de figure : le fils du mari (issu d’un premier lit) est considéré comme le frère de la fille (issue d’un premier lit) de l’épouse. Il leur faut donc une dispense pour se marier alors que ce sont deux étrangers entre eux selon les liens du sang.

Que veut dire implexe ?

Nous avons quatre grand-parents puisque notre père a deux parents et notre mère aussi. Plus on remonte dans le temps, et plus le nombre d’ancêtre à chaque génération grandit puisqu’il double à chaque fois. Nous passons ainsi de 2 (nos parents), à 4 (nos grand-parents), à 16 (arrière-grands-parents), 32, 64 … 512 à la dixième génération.
Si l’on continuait ainsi, on arriverait à 17 milliards d’ancêtres (en l’an mille) ce qui est strictement impossible, la population de la France étant bien inférieure à cette époque là.
Ce nombre théorique démontre qu’en réalité un ancêtre peut apparaître plusieurs fois dans notre arbre généalogique.

L’implexe en généalogie :

  • Il est dû au mariage entre deux personnes apparentées.
  • Le nombre d’ancêtre réel et le nombre d’ancêtre théoriques ne sont pas égaux : il y a un implexe.
  • Si à la dixième génération, le nombre d’ancêtres que vous avez retrouvé est égal au nombre d’ancêtres théoriques (soit 512) le rapport est de 1 donc égal : il n’y a pas d’implexe.
  • Plus on remonte dans le temps, plus ce rapport peut s’affaiblir (inférieur à 1) et indiquer une forte consanguinité.

Comment utiliser les arbres généalogiques pour représenter les liens familiaux ?

Pour bien visualiser les liens familiaux entre les membres de votre famille et lever toute ambiguïté, l’une des méthodes les plus courantes consiste à établir un arbre généalogique. Pour le créer, vous pouvez utiliser des informations que vous connaissez telles que les dates de naissance, les dates de mariage et les lieux de naissance ou chercher l’état civil en ligne d’une personne pour relier les membres de votre famille.
C’est l’acte de mariage dans l’état civil qui vous donnera le plus d’informations sur les liens de parenté. Il faudra porter attention aux témoins, qui peuvent être des membres de la famille.

Si vous souhaitez vous lancer dans la grande aventure qu’est la généalogie, commencez par établir votre arbre en partant de vous et suivez nos conseils pour ne pas faire d’erreur sur les liens de parenté.


Sources documentaires

  • LOURADOUR Isabelle, EPPHERRE Marie. Retrouver ses ancêtres basques, Archives & culture
  • Archassal, Pierre-Valéry Généalogie d’aujourd’hui, Hachette pratique, Paris : 2008.
  • Collectif, Larousse de la généalogie, Larousse, Paris : 2007.
  • Bernard, Gildas Guide des recherches sur l’histoire des familles, Archives nationales, Paris : 1981
  • Les degrés de parenté sur Généawiki

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