• Auteur/autrice de la publication :
  • Temps de lecture :16 min de lecture

Qui a dit que chercher ses ancêtres au Pays Basque ou en Béarn, n’était pas chose aisée ? Généalogie et 64 : deux entités difficiles à associer ?

Difficultés oui mais recherches captivantes

Certes la quête n’est pas simple et de nombreux obstacles se dressent sur la route du généalogiste. Débutants ou experts, nombreux sont ceux qui se sont heurtés à des difficultés pour passer un cap vers des temps plus anciens, ou retrouver un ancêtre volatilisé entre Pau et Bayonne.

Première vue de Bayonne, Garneray, Bilketa
Première vue de Bayonne, L. Garneray, ca 1823
Médiathèque de Bayonne, Bilketa

L’objectif de notre association Gen&O est de mettre à votre disposition un ensemble varié d’outils, de documents, de guides, de conseils et d’astuces pour justement franchir ces caps avec sérénité. Nos relevés de l’état civil, des actes de naissances, mariages, décès du 64 sont là pour vous aider à bâtir un arbre généalogique aux racines solides.

L’expérience de la recherche en Pyrénées-Atlantiques est unique : pourquoi ne pas tirer parti de ce chemin pour le moins pittoresque et rendre son parcours captivant ?

Généalogistes du 64 : suivez-le guide !

Béarn et Pays Basque

Blason des Pyrénées-Atlantiques
Blason des Pyrénées-Atlantiques

La première difficulté réside dans la façon dont sont conservées les archives anciennes dans le département. Deux lieux majeurs sont à considérer :

  • les archives départementales à Pau ;
  • son annexe, le Pôle d’archives de Bayonne et du Pays Basque (PAB).

Il faut donc déjà comprendre où il faut aller pour espérer retrouver ses ancêtres. On pourrait se dire, je vais chercher mes béarnais à Pau et mes basques à Bayonne, mais non … ce serait trop simple ! En effet, s’il n’y a pas d’archives béarnaises à Bayonne, certains fonds concernant les basques sont à Pau. Le cadastre et ses matrices de l’ensemble des Pyrénées-Atlantiques, se trouvent à Pau par exemple.

Les mairies conservent aussi des documents intéressants comme les listes nominatives du recensement dont beaucoup ne sont pas déposés aux archives départementales. Compte tenu de l’incendie des archives en 1908, le double de ces listes nominatives de population sont parcellaires à Pau comme au PAB. Néanmoins, vous pouvez espérer en trouver dans les fonds des archives communales, à Pau pour les communes béarnaises, à Bayonne pour les communes basques

généalogie d'Henri IV
Généalogie d’Henri IV, gravure sur bois, Musée Carnavalet, Histoire de Paris

Le site internet des archives du 64

Earchives.le64.fr est le carrefour entre Béarn et Pays Basque pour qui construit son arbre généalogique. C’est là que vous trouverez réunis en un seul endroit des ressources pour remonter dans vos branches paternelles et/ou maternelles.

L’état civil par exemple fait le lien entre Bayonne et Pau. Pourquoi ne pas utiliser les relevés de Gen&O ? Recherche par nom, par commune, par date : tout est là pour simplifier votre quête d’ancêtres !

Des archives parfois insaisissables

L’état civil a été numérisé à partir des microfilms réalisés par la Société généalogique de l’Utah. Or le découpage n’a pas ensuite été réalisé systématiquement et certaines communes présentent un « bloc » important de parfois plus d’un bon millier de photos d’actes de naissances, mariages, décès et cerise sur le gâteau parfois dans le plus grand désordre.
Difficile de retrouver l’acte de naissance tant attendu quand il faut compulser une par une, toutes les pages du dossier (un nombre parfois supérieur à 1500 pages). Idem pour les notaires, bien souvent sans leurs répertoires.

Comprendre l’organisation des archives en ligne, en particulier quels sont les registres paroissiaux et d’état civil qui ont été numérisés permet d’optimiser ses recherches généalogiques.

On peut se consoler en découvrant des « perles » et des actes inattendus parfois cocasses, parfois tragiques et souvent surprenants au gré de ces feuilletages.
Seules les minutes des notaires basques ont été numérisées et sont consultables sur le site internet des AD64, pour les notaires béarnais, il faudra vous rendre en salle de lecture à Pau.

Des documents d’archives un peu dispersés

Les communes sont nombreuses a avoir conservé leurs fonds dans leur mairie. Il faudra se renseigner au cas par cas, en tenant compte des horaires d’ouverture (en particulier pour les petites communes). Vous trouverez des informations dans notre rubrique « Communes ».
Toutefois, Pau a mis en ligne une partie de ses archives dont l’état civil et les recensements de population que seront consultable sur son site Archives de la Communauté d’agglomération Pau Béarn Pyrénées.

Généalogie + 64 + maison : une trilogie indissociable !

En remontant les branches de son arbre et en s’approchant de la période de l’Ancien régime, l’enquête généalogique se tend. Mais ce voyage temporel peut se révéler fabuleux tant on apprend sur une histoire basco-béarnaise particulièrement originale. Au pied des Pyrénées, la généalogie prend une tout autre dimension, non plus centrée sur la personne mais sur la maison. il sera donc intéressant de sortir de l’état civil, pour exploiter d’autres types d’archives et se documenter sur l’histoire de la maison.

ferme basque
Ferme basque, Gallica

Des noms de famille à l’orthographe variable

En Pays Basque et en Béarn, la majorité des noms de famille viennent du nom de la maison dont ils étaient issus. Les patronymes sont donc bien souvent domonyme et rattachés à un lieu particulier : la maison d’un village. Dans les actes anciens vous trouverez donc bien souvent la mention « Jean Lagarde dit Loustalot », Loustalot faisant référence à la maison ou Arnaud maître de Haramburu, sans mention de nom. Il faut savoir que le nom sera celui de la maison : Haramburu.

Attention à l’orthographe fixée tardivement en France (fin XIXe avec l’apparition du livret de famille). Il faut faire preuve d’imagination et penser que les officiers d’état civil inscrivaient les noms selon ce qu’ils pensaient entendre. Il ne faut pas oublier non plus que bien souvent nos ancêtres ne savaient pas lire et écrire : ils étaient donc dans l’incapacité d’épeler leur nom de famille et encore moins d’en vérifier l’orthographe.

L’orthographe du nom de famille varie très fortement d’un acte à l’autre ! A Anos en Béarn par exemple, le nom Pecastang dans un acte de 1865, s’écrira Pecastent dans un acte de 1793.

Les initiales des patronymes posent difficultés

C’est peut-être là la difficulté la plus compliquée à résoudre. Les noms basques sont dans ce domaine vainqueurs de la course avec leur X, K, H abondamment usités ou l’usage prolifique du D devant la voyelle initiale du patronyme.

La proximité avec l’Espagne

En Pays Basque, nous ne sommes pas loin de la frontière avec l’Espagne donc attention au V qui peuvent se transformer en B et vice versa (la prononciation étant la même).

Attention aux initiales comme le S qui peut se transformer en Ç, en Z voire en CH (exemple : Suburu, Çuburu, Zuburu, Chuburu) et donc changer le classement dans les relevés.

Il en sera de même de l’autre côté de la frontière. Pour vos recherches généalogiques en Espagne, pensez aux modifications de l’orthographe des patronymes.

Le nom qui commence par une voyelle

Quand un nom commence par une voyelle, il peut se trouver nanti d’une consonne comme initiale. Exemple Abadie, peut devenir Dabadie, Dabbadie, d’Abadie, Labadie …

Pensez à chercher à la lettre A, mais aussi à D et à L !

Un H peut également venir se glisser devant un A, transformant le nom Aïsaguer en Haïsaguer avec toutes les déclinaisons possibles : Ayçaguer, Haissaguerre, Daiçaguer …

Pour en finir avec le Y en généalogie !

Un I peut muter et devenir Y … ou inversement.

Une famille Ithurrondo peut disparaître tout à coup … pensez à aller la chercher à la lettre Y : Ythurrondo ! Et n’oubliez pas les Dythurrondo.

Des lettres en double … ou pas

A un moment le nom prenait deux L, puis quelques années plus tard, plus qu’un. Et pourtant on s’est acharné à chercher avec les deux. Echec ! En effet, on se rendra compte un peu plus tard que des porteurs du nom Hiale Puyo, Hialle Puyo, Hialle Puyoo et Hiale Puyoo coexistaient au sein du même village et qu’il s’agissait bien des ancêtres perdus.

Vous le voyez, il faut faire preuve d’imagination et s’attendre à tout !

Une émigration massive qui pimente sa généalogie

Après des heures et des heures de recherches, vous êtes bien obligé d’admettre que vous avez « perdu » un ancêtre basque ou béarnais : pensez émigration !

Ils furent nombreux, ceux qui ont quitté leur village natal pour tenter l’aventure vers des terres lointaines. Les Pyrénées-Atlantiques, Basses Pyrénées d’alors, n’ont pas échappé à la règle. Pour vous aussi la recherche se transformera en un véritable voyage ! Car il faudra vous armer de courage, comme ceux qui ont traversé les océans et de patience (la traversée peut être longue). De nombreux documents sont là pour vous aider, encore faut-il savoir où les trouver. Là encore vous trouverez sur notre site, des articles, des guides, des ouvrages, qui se consacrent au sujet et vous aideront à consulter des sources généalogiques pertinentes.


Vous l’avez compris, la généalogie pyrénéenne est une pratique unique, où la curiosité devra s’allier au plaisir d’une recherche toutefois rigoureuse. Fouiller les fonds d’archives les plus divers, devra être la règle, ici plus qu’ailleurs, pour que chaque indice récolté puisse consolider un arbre et une histoire familiale hors du commun et combien passionnante.


L’enquête ne fait que commencer ! Visitez notre base de données et recueillez les indices.

Cet article a 4 commentaires

Les commentaires sont fermés.