L’incendie de 1908 aux archives de Pau

En réalisant des recherches généalogiques au sein des archives 64, on se rend compte avec peine aujourd’hui, du désastre causé par l’incendie de 1908 et de ses conséquences. En effet le département perdit une proportion énorme de ses archives et de son histoire dans cet incendie : si les papiers et documents de la période ancienne furent assez bien conservés, la période révolutionnaire et les archives du XIX^e furent en grande partie détruits. M. P. Lorber, archiviste départemental témoigne de ces destructions irréversibles et décrit soigneusement les processus de sauvetage dans son rapport publié le 8 décembre 1908 à Pau à destination du conseil général des Pyrénées-Atlantiques.

Archives anciennes, antérieures à 1790

Contrôle des actes, sous-série 2C

Ancêtre de l’Enregistrement, ces fonds ont subit des dégâts majeurs : 1300 registres disparurent. Ainsi, aujourd’hui, peu de bureaux sont représentés et le contenu des documents reste variable ou très inégal en importance. C’est très dommage pour le généalogiste qui aurait pu y trouver de précieuses indications sur l’existence d’un acte notarié. Exploitez les documents existants en vous référant à notre article sur le sujet.

Archives révolutionnaires

Période charnière de notre histoire, elle est parfois difficile à appréhender pour le généalogiste à la recherche de ses ancêtres basques et béarnais. Des fonds spécifiques méritent toutefois le détour.

Série L

Les fonds relatifs à cette période furent détruits dans leur quasi totalité et seul un registre de délibérations du Conseil général fût sauvé. Grâce aux nombreux versements des justices de paix postérieurs à 1925, son importance a pu être accrue et propose aujourd’hui 73, 2 mètres linéaires.

Série Q

Les papiers concernant les biens nationaux et versés par les Domaines ont été ravagés. Par contre les fonds de l’administration préfectorale ont été sauvés et représentent 45,2 mètres linéaires.

Archives modernes, 1800 à 1940

Administration générale et économie, série M

Les fonds de la Préfecture ont beaucoup souffert. Du XIX^e, n’ont subsisté que quelques documents épars. La majeure partie de cette série est datée du XX^e. Ainsi par exemple les recensements sont inexistants jusqu’en 1911. L’on utilisera à leur place, ceux conservés dans les fonds des communes. Vous pourrez en retrouver les détails dans notre article et savoir ainsi où il vous faudra les chercher.

Administration et comptabilité communale, série O

Très touchée par l’incendie, il n’existe pratiquement plus de documents pour le XIX^e siècle, malheureusement pour les chercheurs sur l’histoire locale et communale.

Finances, cadastre, Poste, série P

Beaucoup de pertes sont à déplorer, encore une fois pour les registres du XIX^e. Un vrai déficit pour cette série incontournable pour les chercheurs qui présente des fonds très lacunaires. Subsistent malgré tout les matrices cadastrales qui viendront compléter celles déposées dans les fonds des archives communales. Les plans du cadastre sont quant à eux numérisés et consultables sur earchives 64, le site internet des archives 64. L’ensemble du cadastre permettra un vrai travail de recherche sur l’histoire d’une maison.

Affaires militaires, série R

Seuls les registres matricules forment une belle continuité, les autres documents sont très lacunaires et l’ensemble de cette série ne propose que 57, 7 mètres linéaires.

Justice, série U

Les fonds encore conservés dans les tribunaux lors de l’incendie ont échappé au désastre. Seule la sous-série 1 U, correspondant aux fonds de la Préfecture est particulièrement lacunaire.

Culte, série V

Elle est quasi inexistante avec 6 mètres linéaires. Les sous-séries la composant sont à l’état d’épave à l’exception de la dernière, la 8 V relative à la loi de séparation de 1905.

Assistance et prévoyance sociale, série X

Pour qui veut faire des recherches sur le XIX^e, la quête sera très difficile. Une très grande partie des documents ont brûlé. C’est très dommage dans la mesure où y sont classés les documents relatifs à l’assistance et les fonds des établissements de santé, de bienfaisance ou de secours mutuels ce qui aurait permis d’en comprendre le fonctionnement dans notre département. C’est aussi un des fonds privilégiés pour les recherches sur les enfants abandonnés, orphelins ou pauvres. Il faudra pallier aux lacunes avec la série M (les préfectures) et Z (les sous-préfectures).

Etablissements pénitentiaires, série Y

A l’exception des fonds de la Préfecture, quasi inexistants, les fonds émanant des prisons elles-mêmes, au nombre de 5, n’ont pas été touchés puisqu’encore dans ces établissement au moment du drame.
Venant donc compléter les archives judiciaires, elles répondront de belle façon aux attentes des chercheurs.

Sous-préfectures, série Z

Formant un fonds assez complet, ces archives pallient aux manques des fonds de la Préfecture de Pau, à l’exception de Bayonne dont la sous-préfecture subit elle aussi deux incendie. Le très faible volume des documents pour cette dernière (3,10 mètres linéaires) datent pour le plus ancien de 1907 et commencent plutôt en 1930. Cette série est partiellement numérisée. Vous pouvez consulter en ligne sur earchives 64 les fonds des sous-préfectures de Bayonne et de Mauléon. Les archives des sous-préfectures présentent des documents variés qui peuvent s’avérer très intéressants pour la généalogie

Sources

Rapport et délibérations du Conseil Général des Pyrénées-Atlantiques, 1^er décembre 1908, Gallica