Il est un acte passé chez le notaire qu’il est intéressant de connaître. Il s’agit de l’inventaire avant dissolution de communauté. Cet inventaire intervient lorsqu’un veuf ou une veuve souhaite se remarier et qu’il ou elle a des enfants mineurs du premier mariage. Les biens qu’ils possédaient en commun avec le premier conjoint reviennent en grande partie aux enfants mineurs et doivent être inventoriés avant que le nouveau conjoint entre dans la maison.
Un exemple d’inventaire dans la maison Chiribarro à Lohitzun-Oyhercq
Nous sommes en 1840, Marie Eyherabide jeune veuve de 40 ans a décidé de se remarier. Son mari Dominique Quéheille est décédé deux ans plus tôt en laissant trois enfants mineurs. Il était propriétaire de la maison Chiribarro. Marie fait procéder à l’inventaire des biens par Me Villeneuve le 21 janvier 1840 [1].
La première partie de l’inventaire indique la liste des enfants vivants du décédé : Marie-Haurra, Guilhaume et Marianne. Il est intéressant de noter que souvent dans les actes notariés les enfants sont nommés avec leurs noms d’usage, ce qui peut parfois poser des problèmes pour savoir qui est qui…
La deuxième partie consiste en une visite pièce par pièce de la maison.
La maison Chiribarro, en 1840, est disposée de la manière suivante :
Au rez de chaussée
- La cuisine
- Une chambre contiguë à la cuisine
- Le chai à la suite de la chambre
- Le vestibule d’entrée
- Le sol [2]
- La cour à bétail
A l’étage
- Une chambre au dessus du vestibule
- Une chambre à suite de la précédente
- Une chambre au dessus de la cuisine
Pour chaque pièce, il est fait un état complet des meubles, outils, ustensiles et bétail : fourchettes, assiettes, traversins rien n’est oublié même les chaises cassées.
C’est l’occasion de découvrir l’intérieur de vos ancêtres mais aussi de la valeur de chaque chose puisque chaque élément inventorié est estimé par un expert.
La dernière partie d’un inventaire est généralement composée de la liste des papiers de famille conservés dans la maison : contrat de mariages, testaments, obligations, quittances… Les plus importants sont nommés dans l’inventaire et on leur attribue une lettre pour les identifier.
[1] AD64 – 3E8728
[2] Cette pièce, caractéristique des maisons basques appelée Eskats ou Eskarats, est une pièce de grande dimension où l’on travaillait à l’abri du mauvais temps, on pouvait même y faire entrer une charette. Voir l’ouvrage La maison rurale en Pays Basque – Jean Loubergé pour plus d’informations.