• Auteur/autrice de la publication :
  • Temps de lecture :4 min de lecture
inondation edited

21 février 1915 : D’aucuns parleront de tempête, d’autres de cyclone et même d’ouragan, en tout cas c’est un véritable drame qui s’est noué en quelques heures à Bayonne ! 

Dans la nuit du 21 au 22, se sont abattues de violentes pluies assorties de vents comme en avait jamais vu. Le lendemain à midi le chemin de fer du BAB n’était pas encore remis en service. Le tramway de Bayonne à Biarritz, toujours immobilisé ; le service ne reprendra pas avant plusieurs jours. D’énormes arbres sont tombés, mettant à terre les fils électriques et obstruant les routes. Les hommes du génie civil, 40 militaires aident les cantonniers de la ville de Bayonne à réparer les dégâts.
Beaucoup plus grave encore, le deuil s’est installé : ce caprice du ciel a tué deux innocents et en a blessé 5 autres.

Hubert DIBART, 15 ans seulement, fils du capitaine DIBART du 49ème et actuellement au front a été tué sur le coup, sur les allées Paulmy, près de la station des arènes. Il se rendait au lycée, son cartable sous le bras, « quand tout à coup, un ormeau énorme, arraché par la violence inouïe du vent, s’est couché sur lui et lui a broyé la tête ainsi que le thorax ». Sa mère habitait villa Myosotis, dans le quartier des Arènes.

Clérisse FARABOS de Bassussarry allait comme bien souvent porter son lait comme le requérait son métier de laitière. Traversant Saint-Léon « avec un âne attelé qu’elle tenait par la bride », un gros arbre soudain arraché, s’écrasât sur elle, la tuant sur le coup ainsi que son âne dont la tête fut broyée. Transportée à l’hôpital Saint-Léon, sa famille dont son mari Susbielle put venir la reconnaître et témoigner sa profonde tristesse.


Cinq jeunes frères et cousins, furent eux aussi victimes par la soudaineté de cette tempête : dans la famille COSTE, Charles 13 ans, Albert 10 ans, Jean 16 ans, Alexis 8 ans, et leur cousin Bernard ATCHOARRÉNA, 8 ans tous demeurant dans la villa CORINGA de Saint-Léon, se rendaient à 8 heures à l’école quand un arbre tomba devant eux sur la route. Tous furent blessés : heureusement, leurs jours n’étaient pas comptés.
Bayonne n’à plus qu’à panser ses plaies : les allées Paulmy, les allées Marines, le quartier Saint-Léon sont dévastés ! Les arbres arrachés, les cheminées, tombées, les toitures arrachées, les câbles électriques coupés, les lignes télégraphiques à terre : il faudra un travail énorme pour tout remettre d’aplomb.
Sur le quai de Mousserolles, des barriques vides, stockées là sont toutes tombées dans l’Adour.
Le garage de la société nautique est très abîmé par la chute des arbres.

Pau n’a pas été épargné : la tempête a poursuivi sa route ! Elle a causé de graves dégâts dans le hangar abritant le dirigeable « Astra », blessant au passage des militaires qui en avaient la garde. 


Source

  • Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques, 1 M 235

Illustration

  • Inondations, Gallica, Bnf.fr