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Les fonds conservés au PAB concernant les archives communales sont bien souvent l’occasion de découvertes inédites. Masparraute n’échappe pas à la règle et permet au gré de la lecture de ses documents variés, de connaître l’histoire passée de cette petite commune basque.

Une plongée dans les papiers concernant l’instruction publique, révèle plusieurs jolis diplômes décernés à l’école communale du village. Outre les illustrations réalisées par Henri Laulhé, typiques des années 60, qui rendent ces documents très intéressants, on apprends par ce biais la participation des élèves aux lendits cantonaux ou départementaux, créés à l’origine par le docteur Philippe Tissié vers 1880.

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Archives communales de Masparraute
Pôle archives de Bayonne, E dépôt 1 R 2

Des épreuves collectives et individuelles variées

Le lendit se déroule pendant une journée durant laquelle sont réunis tous les enfants des écoles publiques autour d’activités physiques collectives ou individuelles. Elle était organisée au niveau départemental ou cantonal puisqu’elle avait lieu obligatoirement sur un stade. Très en vogue dès les années 50 et soutenu par l’USEP (Union Sportive de l’Enseignement Primaire), il commence à décliner en 1980.

Le lendit se voulait le reflet d’une coopération entre élèves, d’un respect de l’effort, de la mise en place d’un travail en commun entre professeurs et s’adressait à trois catégories d’âge :

  • 9 à 10 ans
  • 11 à 12 ans
  • 13 à 14 ans

Les épreuves étaient variées : exercices de gymnastique, course, saut en hauteur et en longueur, lancers, courses de relais.

L’ensemble était noté, puis le classement avait lieu à l’issue duquel les écoles recevait (ou pas) un diplôme.

Le docteur Philippe Tissié

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Fédération française d’éducation physique et de gymnastique volontaire (FFEPGV), CC BY-SA 4.0

Né en Ariège en 1852, Philippe Auguste Tissié est mort à Pau le 4 juin 1935 à l’âge de 83 ans. Son père Pierre Paul Tissié est instituteur communal comme son épouse Esther Peduraud, mère de Philippe, qu’il épouse en 1851. Il devra prendre très tôt de lourdes responsabilités, après le décès de son père en 1867. Agé de 15 ans, Philippe est alors orphelin.

Déjà sportif (il pratique le cyclisme), il se voue aux études de médecine et il est reçu docteur en 1887. Devenu hygiéniste et aliéniste, il s’intéresse particulièrement à la psychiatrie et à l’intérêt de la pratique sportive dans les programmes de soins apportés aux patients, mais aussi dans les bienfaits de l’éducation sportive apportée dès le plus jeune âge. Il initie les jeux traditionnels en plein air et défend ardemment la gymnastique suédoise, il développe entre autre sa Revue des jeux scolaires.

Installé à Pau vers 1900, il continue à diffuser ses idées par le biais de la Société médicale mais aussi grâce à l’école normale de jeunes filles, faisant de la santé et du sport un enjeu social et de salubrité médicale qui devait concerner toutes les couches sociales, hommes comme femmes.

En 1950, la ville de Pau transforme l’ancien vélodrome en stade municipal auquel il donne le nom de « stade Tissié ». Le chalet du Véloce-club ou villa Tissié, avenue G Lacoste, porte également son nom.

Le fond dédié à l’école communale de Masparraute

Cette petite collection de documents, comprend cinq pièces datées de 1953 à 1962 :

  • un diplôme d’honneur pour le lendit départemental qui décerne à l’école de Masparraute, le grand prix d’honneur. Il est délivré à Orthez le 18 juin 1961
  • Un diplôme d’honneur des lendits cantonaux délivré à Saint-Palais le 29 mai 1962 pour le prix d’excellence de leçon et la première place au classement général
  • Un autre, délivré à Saint-Palais le 13 juin 1959 pour le 2e prix « Leçon éducation physique »
  • le même jour, un diplôme d’honneur pour le 1er prix de tenue et discipline en 1er relai
  • Le diplôme d’honneur de 1953 des lendits primaires pour le grand prix d’excellence en raison de la 1ère place au classement des écoles mixtes en athlétisme.

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