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Situé à proximité de l’église, au centre du village, le château est actuellement à l’état de ruine. Impressionnant par sa taille, sa découverte est inattendue et laisse imaginer sa prestance d’autrefois.

Le seigneur de Beyrie est connu dès le XIIe siècle par son rôle important au sein du Pays de Mixe et plus largement de la province Bas Navarraise. On trouve trace de ses descendants jusque vers le milieu du XVe siècle, certains jouissant de situations privilégiées au sein de la noblesse. En effet, Bernard De Beyrie était mesnadier (chambellan) de la reine Blanche. La Salle, Jaureguia en basque est citée en 1320 au XIVe siècle et un membre de la famille est cité à la cour de Mixe en 1353. Leur domaine s’agrandit encore avec Bertrand de Beyrie qui est désigné comme seigneur de Beyrie et d’Amendeuix. Il fait partie du corps des gentilshommes du roi de Navarre, Charles le Noble et fût nommé bailli du pays de Mixe et capitaine du château de Garris en 1406.
Son fils Arnaud-Guilhem lui succède dans ces charges puis meurt en 1436,et laisse pour héritière, sa fille unique Jeanne.

D’importantes familles locales

C’est Jeanne de Beyrie qui transmet l’ensemble du domaine à son époux Guillaume de Domezain en 1436 par mariage. Le lignage des Domezain est prospère avec de nombreuses possessions en Béarn mais va s’éteindre avec Valentin de Domezain sans descendance. En 1573, Isabeau, sœur de Valentin et veuve de Jean d’Urtubie de Montréal, lieutenant général d’artillerie en Guyenne, seigneur de Saut (de Hasparren) et de Miots (Villefranque) le transmet à son tour à son fils Tristan qui se marie avec Claude Catherine de Belsunce héritière de Barcus. Isabeau a épousé en secondes noces Jean Seigneur de Garro de Mendionde.
Dans l’église se trouve la stèle funéraire de Tristan de Montréal avec l’inscription suivante :

Icy gist Tristan d’Urtubie de
Domesain en son temps vray
Possesseur baron de Moneins
Et Seigneur de plusieurs autres
Places la mort lui a ravi la
Vie pour lui donner les cieux
Morust le 28 juillet 1608

Tristan était en effet baron de Moneins, seigneur de Beyrie, Domezain, Amendeuix, Caresse, Saut et Miots.

beyrie chateau cp

Le château reste dans la famille de Montréal jusqu’en 1830 puis il est vendu à la fin du XIXe siècle à la famille Etchats.

Une architecture singulière

Toute la partie sud est effondrée. L’édifice semblait être composé de quatre corps de bâtiment aux proportions égales. La façade sud, flanquée d’un pavillon d’escalier surmonté de créneaux, date du XVIIe siècle et porte la mention :

Claude Catherine de Barcus dame de Domezain m’a fait. 1619

beyrie chateau dessus
Vue de dessus du château.
geoportail
Le château de Beyrie-sur-Joyeuse, Pyrénées-Atlantiques, 64
La façade nord du château
google maps

La façade nord encore debout donne la dimension avec une élévation étonnante sur quatre niveaux où l’on peut encore voir les percées avec quatre croisées.

Restauré début XXe, il est très endommagé lors de l’occupation allemande pendant la seconde guerre mondiale et n’a plus été habité ni entretenu depuis.


Sources documentaires

  • Olaizola Jean-Louis, Epigraphie à Beyrie-sur-Joyeuse, Ekaïna, mars 1984
  • Christ Yvan, Dictionnaire des châteaux de France, Berger-Levrault, Paris, 1981
  • Orpustan Jean-Baptiste, Correspondance basque à la fin du XVIe siècle (1595-1598), Lapurdum, 2010
  • Nogaret Joseph, Château de Beyrie, Bulletin du Musée Basque n°2, 1931, Bilketa-bmb

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