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Les registres matricules, disponibles sur le site des Archives Départementales des Pyrénées Atlantiques peuvent nous donner beaucoup d’informations sur nos ancêtres. Chaque soldat commence sa carrière militaire à l’âge de 20 ans dans sa classe d’âge (un soldat né en 1886 fera donc partie de la classe de 1906), et toutes les informations sur chaque soldat sont inscrites sur les registres matricules. Donc à une époque avant l’appareil photo et les cartes d’identité, quelles informations peuvent nous donner les registres matricules et que peuvent-elles nous dire sur l’apparence et le profil de l’homme Aloztarr de tous les jours ?

Alos-Sibas-Abense, un petit village souletin

Alos-Sibas-Abense, Aloze-Ziboze-Onizegaine en basque, simplifié par « Alos » à l’oral, est un petit village de la Soule ayant aujourd’hui environ 330 habitants. Pourtant, on ne compte que 156 registres matricules des hommes Aloztarr des classes 1878-1920, c’est-à-dire les immatriculés nés entre 1858 et 1900. Il faut prendre en compte un taux élevé d’insoumission (comme dans tout le Pays Basque) et d’émigration (notamment en Argentine et aux États-Unis selon les registres) qui limitent les informations disponibles sur les soldats absents le jour de leur immatriculation. Ainsi, les hommes apparaissant dans ces statistiques ne furent pas tous soldats.

Les professions des militaires d’Alos

Tout d’abord, les registres matricules nous indiquent les métiers de 139 hommes d’Alos, ce qui nous donne une idée très claire de l’emploi masculin dans le village :

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En généralisant, on obtient :

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La commune d’Alos se révèle comme étant une communauté qui se répartit entre l’emploi agricole et l’emploi tertiaire, ce qui est assez différent des communes avoisinantes à grande majorité agricole.

L’apparence physique des jeunes recrues

Quant à l’apparence physique, les registres nous relèvent la taille de l’individu concerné et peuvent ainsi nous donner la taille moyenne des hommes d’Alos ! 117 tailles sont relevés dans les registres matricules pour les classes de 1878-1920, ce qui nous donnent la répartition suivante :

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On peut en déduire que la taille moyenne des hommes Aloztarr est aux environs de 166,49 cm, soit 1m 66,5, même si une taille médiane de 1m 66 serait plus adaptée prenant en compte les deux individus de 1m 52, et les 3 (nombre assez surprenant) individus faisant 1m 82.

La couleur des cheveux (et des sourcils dans les plus anciens registres) nous est aussi indiquée; on retrouve la répartition suivante avec 114 données :

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Ainsi les cheveux châtains sont la couleur majoritaire des hommes de Lacarry, avec environ 5% de blonds et aucun roux.

Ensuite nous est indiqué la couleur des yeux pour 113 individus :

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On observe, comme pour la couleur des cheveux, que les yeux châtains sont majoritaires, avec environ un quart des habitants ayant des yeux dits traditionnellement « colorés », c’est-à-dire bleus, verts, gris, etc… La forme du front nous est aussi indiqué pour 195 des hommes, on obtient :

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Les soldats Aloztarr, et ainsi les hommes d’Alos ont pour la majorité des fronts ordinaires découverts de cheveux comme le voulait la mode à l’époque au Pays Basque.

La forme du nez nous est indiqué de nouveau pour 195 hommes, donnant la répartition suivante :

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La forme de la bouche, indiquée pour 155 hommes nous donne :

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Et la forme du menton, indiquée pour 155 hommes nous donne :

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Finalement, la forme du visage, indiquée pour 198, nous donne :

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À savoir que les caractéristiques physiques sont influencées par la subjectivité des examinateurs étant donné que nous n’avons pas la même échelle pour la longueur du nez ou l’ovalité du menton, ni la même image de ce qui est brun, marron, châtain, châtain-clair, etc…

Seuls 8 soldats sont indiqués comme ayant des marques particulières, dont :

  • Cicatrice de coup de pied au menton
  • Cicatrice sous la joue gauche
  • Cicatrices sous le menton au milieu et côté gauche
  • Légère cicatrice à la joue droite
  • Légère cicatrice à la joue gauche
  • Tache sous l’oreille droit
  • Teint coloré
  • Teint mat

Un degré d’instruction noté de 1 à 5

On mesurait également le degré d’instruction sur une échelle de 1 à 5 selon ce schéma :

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Pour 97 hommes Aloztarr, on retrouve la répartition suivante :

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La majorité possède une instruction primaire plus développée et 90% des hommes peuvent lire et écrire. Un seul homme immatriculé à Alos-Sibas-Abense est bachelier, Clément Jaureguiberry, classe de 1915, et il y a 3 receveurs de brevet d’enseignement primaire : Jean Poey et Jean-Pierre Escapil-Inchauspé, classe de 1896, et Jean-Joseph-Prudent Basterrèche, classe de 1907.

Les registres matricules révèlent des profils très variés

Il est tout de même difficile d’essayer d’en déduire un profil général de l’Aloztarr quotidien à partir de ces seules statistiques. Les registres matricules offrent une multitude d’informations plus personnelles sur ces 156 immatriculés ayant chacun leur propre histoire personnelle. Tous n’ont pas vu la guerre, beaucoup sont dispensés, que cela soit à cause de leur situation familiale (fils de veuve, frère en guerre, etc…), ou de leur condition physique (faiblesse générale, myopie, etc…), et même pour des crimes (vol, etc…). Et beaucoup d’autres sont insoumis, ou ont émigré partout dans le monde.

Les soldats d’Alos engagés dans les campagnes militaires

En termes d’exploits de guerre, pour un tout petit village, Alos-Sibas-Abense semble avoir produit plusieurs soldats très respectés. La grande majorité des Aloztarr partis à l’immatriculation ont reçu le certificat de bonne conduite, et une majorité ont de nouveau participé à des campagnes de guerre.

Avant la Grande Guerre, les soldats d’Alos ont participé aux campagnes du Levant, d’Algérie, et du Maroc.
Le plus vieux Aloztarr ayant participé aux campagnes de la Grande Guerre est Jean Iriart-Bertereix, déjà souffrant déjà d’une fracture mal réduite au bras droit, né en 1870 et finalement détaché après près de 4 ans de guerre, à l’âge de 48 ans!
Il faut aussi noter le médaillé Bernard Aguer, né en 1900, qui ayant déjà participé aux campagnes du Levant à l’âge de 20 ans, a été rappelé au service pour la Seconde Guerre mondiale en Allemagne et au Maroc, se retirant finalement en 1940 à l’âge de 40 ans.

Nous ne pouvons pas oublier les sacrifices des Aloztarr qui perdirent leur vie en temps de guerre. La base Mémoire des Hommes note 17 Morts pour la France, bien qu’il y en ait encore plus.

Les Morts pour la France d’Alos-Sibas-Abense

Joseph Copen, classe de 1890 : nommé Lieutenant, récipient de la Croix de Guerre avec Étoile de Bronze et 2 Palmes, Étoile d’Argent, Chevalier de la Légion d’Honneur par décret du 12 Juillet 1916, « Tué à l’ennemi le 11 Août 1916 » « à Thiaumont/Fleury (Meuse) », « Tombé au champ d’honneur à quelques pas des retranchements ennemis en entraînant à l’attaque sa compagnie très éprouvée, sous un feu très violent ».
Également cité « à l’ordre de la 37e Brigade n°4 du 30 Mai 1915 ‘Sous-officier de la garde Républicaine au début de la campagne s’est fait remarquer par sa bravoure, son entrain et son dévouement inlassable, a conduit sa section jusqu’aux retranchements ennemis le 9 Mai 1915 à l’assaut de Chantecler. A été blessé le 3 Mai 1915 à Bailleul, plaie en séton par balle épaule gauche' »
« Extrait du journal officiel du 13 Juillet : Officier énergique et d’une très grande bravoure a donné le 4 Juin 1916 un bel exemple de dévouement et d’énergie en aidant, sous un violent bombardement et quoique fortement contusionné lui-même a dégagé son sous-lieutenant enseveli sous un abri effondré. Malgré ses souffrances a conservé son commandement jusqu’au moment où sa compagnie a été relevée ».
« Le General Comm(andant) la 2e armée cite à l'(ordre) de l’armée n°298 du 19 Juillet 1916 […] du 48e Régiment d’Inf(anterie) sous le Comm(andement) du Lieutenant Copen.
Sous les ordres du Lieutenant Copen a exécuté un coup de main avec un bel entrain, une belle bravoure, une belle précision qu’en quelques minutes les patrouilles allemandes ont été atteintes, nettoyés, l’ennemi laissant sur le terrain une cinquantaine de morts […] vingt trois prisonniers et deux mitrailleuses ».
« Citation à l’ordre de la 19e Division n°150 du 5 Septembre 1915 ‘Officier légendaire au Régiment par son courage et son dévouement avait conqui le coeur de ses subordonnés' ».

Simon Garby, classe de 1901 : 2e canonnier « Décédé le 9 Février 1919 des suites d’un accident de chemin de fer survenu vers trois heures à Lemmes (Meuse) »

Sébastien Hourçourigaray, classe de 1902 : nommé Sergent « Tué à l’ennemi au secteur du Mont Blond commune de Nauroy, le 27 Juin 1917 »

Raymond Irigaray, classe de 1902 : nommé Sergent, récipient de la Médaille Militaire « Décédé le 21 Juillet 1918 à 10 heures au camp de Chichey (Marne) à l’ambulance suite de blessures de guerre »

Arnaud Erraçaret, classe de 1903 : « Tué à l’ennemi le 21 Septembre 1914 à Craonnelle (Aisne) »

Michel Mispirratzegui, classe de 1906 : « Tué à l’ennemi le 2 Juin 1917 à Craonnelle (Aisne) »

Augustin Barcos, classe de 1907 : « Tué à l’ennemi le 23 Mai 1915 à Notre Dame de Lorette (Pas de Calais) »

Miguel Palacios, classe de 1908 : nommé Caporal « Décès constaté le 12 Août 1916 […]-Tué à l’ennemi » « à Thiaumont (Meuse) »

Jean Montécorat, classe de 1908 : « Disparu le 20 Avril 1917 à Berry-au-Bac (Aisne) »

Jean Curutchet, classe de 1910 : nommé Sergent, récipient de la Croix de Guerre « Tué à l’ennemi le 1er Juin 1918 (par balle) à Chateau-Thierry (Aisne) ».
Également cité « à l’ordre du régiment 10e Division de cavalerie : Blessé au plus fort de son service d’un éclat d’obus à la main, a refusé d’être évacué pour continuer à assurer l’évacuation des blessés »

Pierre Arhanégoïty, classe de 1911 : nommé Caporal « Disparu le 26 Janvier 1915 au combat de Heurtebese », « tué à l’ennemi à Hurtebise (Aisne) »

Benoît Choy, classe de 1912 : nommé Caporal « tué à l’ennemi le 7 Mars 1915 » « à l’attaque de Reichakerhopf (Alsace) »

Jean-Pierre Basquinave, classe de 1913 : « Tué à l’ennemi au combat de St. Vincent Rossignol (Belgique) le 23 Août 1914 ».

Jean Berho, classe de 1914 : « Décédé le 24 Mai 1916 (blessures de guerre) Hôpital temporaire n°12 à Vadelaincourt (Meuse) ».

Martin Uthurralt, classe de 1915 : « Tué à l’ennemi devant Verdun secteur de Vause Châpitre Meuse le 22 Août 1916 ».

André Petibon, classe de 1933 : « Mort pour la France » par « accident ».

Les autres militaires décédés

  • Pierre Haristoy, classe de 1899 : « Décédé le 22 Septembre 1917 à Alos-Sibas-Abense (Basses-Pyrénées) », « Genre de mort : tuberculose pulmonaire maladie non contractée en service ». Classé Non Mort pour la France.
  • Dominique Jargoyhen, classe de 1900 : « Décédé à l’hôpital militaire de Saintes le 3 Janvier 1904 »

Les soldats d’Alos médaillés

  • Joseph Copen, classe de 1890, Croix de Guerre avec Étoile de Bronze et 2 Palmes, Étoile d’Argent, Chevalier de la Légion d’Honneur
  • Raymond Irigaray, classe de 1902, Médaille Militaire
  • Jean Curutchet, classe de 1910, Croix de Guerre
  • Pierre Chanquet, classe de 1892, Croix de Guerre : « Cité à l’ordre du Régiment : Courageux et dévoué s’est distingué au cours des attaques du 10 au 14 Octobre 1916 en exécutant des corvées de ravitaillement sous de violents bombardements ».
  • Pierre Laxague, classe de 1899, Médaille Militaire
  • Jean Jauréguiberry, classe de 1900, Chevalier de la Légion d’Honneur (le 20-10-1915), Croix de Guerre avec 1 Palme et 1 Étoile Vermeil : « Cité à l’ordre du C. A. du 30 Septembre 1914 : ‘N’a cessé de faire preuve depuis le début des opérations des plus belles qualités de bravoure et de dévouement dans la recherche des blessés », « Cité à l’ordre de la IV Armée du 21 Octobre 1915 ‘Courageux et dévoué s’est dépensé sans compter pour relever les blessés sous le bombardement, les panser et les évacuer »
  • Raymond Garby, classe de 1903, Croix de Guerre avec Étoile de Bronze, Médaille Militaire: « Cité le 21 Septembre 1917 à l’ordre du régiment n°167 – ‘Belle attitude au feu au cours de l’attaque du 8 Septembre 1917 devant Verdun », « Très bon soldat courageux et discipliné, exemple de crânerie pour ses camarades. A été blessé grièvement à son poste au cours du combat du 10 Juin 1918 devant Gournay. Amputé de la jambe droite. »
  • Pierre Arhanégoïty, classe de 1904, Croix de Guerre avec Étoile de Bronze, Médaille Militaire, Croix du Combattant, Médaille commémorative de la Grande Guerre, Médaille de la Victoire: « Le 4 Mai 1917 au cours d’une série de dénombrement de prisonniers de guerre a été blessé par éclats d’obus ayant provoqué 1. une fracture de la cuisse droite 2. plusieurs plaies pénétrantes aux jambes 3. une plaie pénétrante à l’épaule droite », « Le 28 Mai 1917 cité à l’ordre […] de la 36e Division d’Infanterie (Ordre du Régiment) ‘a assuré pendant plusieurs le service dans une zone soumise au bombardement, très grièvement blessé le 4 Mai 1917 assurant la garde d’un convoi de prisonniers », « Cité à l’ordre à l’ordre de la Région n°52 le 21 Juillet 1925 : ‘A fait preuve de zèle, d’endurance et de mépris du danger en recherchant pendant 26 heures sans aucun repos, entre 1500 et 2300 m d’altitude dans une région très difficile, quatre Espagnols très dangereux qu’il savait armés et résolus à se défendre. Ces recherches ont amené l’arrestation de deux bandits, la saisie d’une sommes de 17260 francs volés et d’un pistolet automatique chargé »
  • Grégoire Bédecarats, classe de 1908, Médaille Commémorative de la Grande Guerre, Médaille de la Victoire, Médaille Militaire, Croix du Combattant : Citation malheureusement couverte, mais en rapport avec ses blessures, et une « mitrailleuse »
  • Jean-Joseph-Prudent Basterrèche, classe de 1908, Croix de Guerre avec Étoile de Bronze, Médaille Interalliée : « Caporal présent au front depuis le début des hostilités a pris part aux combats de Marchais (1914) Verdun (Mai 1916) – Craonne (Mai et Juin 1917) y faisant preuve d’autant de courage et de sang froid s’est fait particulièrement remarquer par son dévouement à soigner les blessés dans les […] les plus dures quelle que fut la violence du feu »
  • Gratien Haritchague, classe de 1908, Croix de Guerre, Médaille de la Victoire : « Extrait de l’ordre N°27 […] du 9 Août 1918. Conducteur très méritant, au front depuis le début de la campagne, a pris part à toutes les actions de la batterie et à bons ravitaillements. A été blessé dernièrement au cours des derniers combats »
  • Jean Iriart, classe de 1909, Croix de Guerre avec Étoile de Bronze : On évoque une citation mais qui n’est pas écrite sur le registre matricule.
  • Joseph Uhalteborde, classe de 1909, Médaille de la Victoire
  • Bernard Garby, classe de 1911, Médaille Coloniale avec agrafe « Maroc »
  • Gustave Hourçourigaray, classe de 1911, Médaille Militaire : a vécu en tant que prisonnier de guerre, en captivité des allemands du 21.9.1915 au 25.12.1918
  • Jean-Pierre Curutchet, classe 1912, Croix de Guerre, Médaille Militaire : « Blessé le 26 Septembre 1914 devant Craonnelle, plaie au pied droit par projectile de guerre », Citation du Régiment n°92 du 9.12.1916 « Soldat parfait depuis la formation du régiment n’a cessé de donner à ses camarades le meilleur exemple s’est particulièrement distingué comme couvreur dans un section difficile et […]lemment bombardé », Citation du Régiment n°45 du 1.5.1917 « Plein du meilleur esprit s’impose à ses camarades par l’exemple qu’il leur donne. S’est montré particulièrement courageux au cours de l’attaque du 16 Avril 1917 », Citation du Régiment n°66 du 10.10.1918. « D’un dévouement parfait toujours pret à marcher. A mené aux premières lignes dans des circonstances particulièrement difficiles des corvées de ravitaillement et munitions »
  • Clément Jauréguiberry (Lieutenant), classe de 1915, Chevalier de la Légion d’Honneur (8.7.1939), Croix de Guerre : Citation moitié couvert « n’intéressant que les muscles », Citation du 26-7-1916 « Brigadier téléphoniste remarquable d’intelligence de sang froid et de courage. Pendant 3 semaines de combat sous Verdun du 28 Mai au 16 Juin 1916 a obtenu de son équipe par son exemple des actes de courage journalier, faisant réparer sous un bombardement continu une ligne téléphonique coupée 4 et 5 fois par heure – A assuré en route la liaison optique dans un poste, ne comportant aucune protection »
  • Jean Arhanégoïty, classe de 1915, Croix de Guerre : Cité « Excellent brigadier téléphoniste donnant constamment l’exemple d’un courage et d’un sang froid à toute épreuve – Le 20 décembre 1916 s’est particulièrement distinguée en réparant les lignes sous un bombardement d’obus et dans un très mauvais terrain »
  • Arnaud Arhanégoïty, classe de 1916, Médaille Commémorative de la Grande Guerre, Médaille de la Victoire, Médaille Militaire
  • Dominique Montécorat, classe de 1916, Croix de Guerre avec Étoile de Bronze et Palme, Médaille Militaire : « Cité à l’ordre du Régiment en date du 12 Juillet 1916. Blessé à l’ennemi en faisant bravement son devoir : très courageux. Blessé à Dompierre le 2 Juillet 1916 « amputation de la jambe droite », Cité « Jeune soldat plein d’entrain et de courage »
  • Jean-Baptiste Choy, classe de 1916, Croix de Guerre avec Étoile de Bronze : « Cité à l’ordre du régiment n°554 du 15-10-17 : ‘Bon et brave fusilier mitrailleur, est resté à son poste de combat les 10, 11 et 12 Octobre 1917 sous un bombardement d’une violence extrême, et par la justesse de son tir à contribué à empêcher l’irruption dans nos tranchées d’un ennemi très supérieur en nombre », « Citation de Régiment n°868 du 11-10-1918. Fusilier mitrailleur d’élite le 17 Septembre 1918 a contribué à la progression de sa section en neutralisant par son tir le feu d’une mitrailleuse ennemie. Blessé au cours de l’action », « Citation du Régiment n°675 du 3 Mars 1918. Soldat F. M. Le 18.2.1918 a mis son fusil en Batterie malgré un violent tir de barrage et par son feu a contribué à arrêter une forte attaque ennemie ».
  • Bernard Aguer, classe de 1920, Médaille Commémorative Syrie-Cilicie, Médaille Commémorative 39-45.

Autres cités :

  • Jean Iriart, classe de 1903 : Plusieurs citations couverts donc difficile de confirmer s’il fut médaillé. « sevelis et a réussi à les dégager », « Citation du Régiment n°449 du 4 Août 1917 ‘Soldat d’élite d’un dévouement et d’un courage hors pair toujours volontaire pour marcher en tête des patrouilles s’est acquitté admirablement de sa mission délicate au cours des reconnaissances des 27 et 29 Juillet et 1e Août 1917 ».

Son histoire nous est d’ailleurs rapportée par l’auteur souletin Jean Jauréguiberry : « Tel fut J. Iriart pendant la guerre: un héros obscur que la gloire ne daigna pas effleurer de son aile. De la gloire d’ailleurs, il ne s’en était pas beaucoup soucié. Démobilisé, il rentra chez lui, sans bruit, sans gloriole, comme il en était parti quatre ans plus tôt. Il passa du fusil à la charrue aussi simplement qu’il était passé de la charrue au fusil. Le soldat d’élite, le combattant hors pair était redevenu le modeste et paisible cultivateur qu’il était dans le civil. »

Information extraite de l’exposition d’Ikerzaleak Avril-Juin 2006

Les militaires blessés des suites de la guerre

Une grande quantité de soldats Aloztarr furent blessés en temps de guerre, certains sont même pensionnés à cause de troubles physiques en conséquence des conflits. Voici une courte liste des Aloztarr blessés (sans ceux déjà cités ci-dessus) :

  • Jean Haritchague, classe de 1893 (gelure)
  • Jean Bonnaluc, classe de 1896
  • Jean-Philippe Canderats, classe de 1899
  • Pierre Aycirieix, classe de 1899
  • Pierre Iriart, classe de 1901
  • Pierre Alcetegaray, classe de 1903
  • Jean Arcurux, classe de 1908
  • Pedro Barace, classe de 1908
  • Raphaël Fuertes, classe de 1912 (amputation de l’auriculaire droit et de son métacarpien)
  • Auguste-Jean-Baptiste Etcheberry, classe de 1913 (prisonnier de guerre 1914-1919)
  • Jean-Pierre Arhanégoïty, classe de 1913 (blessé par gaz)
  • Martin Fuertes, classe de 1914
  • Dominique Berho, classe de 1917
  • Jean Mendiondo, classe de 1918 (intoxiqué par gaz)

À savoir que beaucoup parmi ces derniers furent aussi prisonniers en territoire allemand à un moment de la campagne.

Conclusion

Alos-Sibas-Abense, village de trois cent habitants a donné de nombreuses braves soldats au cours de son histoire, et les registres matricules nous donnent une bonne idée du profil de l’homme du quotidien dans ce village : un laboureur ou employé dans le village, courageux, d’environ 1m 66 aux cheveux et aux yeux châtains, ayant un visage ovale avec front ordinaire, nez et bouche moyens, et menton rond. Ce serait un homme capable de lire et écrire grâce à une instruction assez développée qui verra sans doute la guerre au moins une fois pendant sa vie, et un éventuel père de famille ayant servi l’armée française avec dévotion.
Chaque Aloztarr a pourtant sa propre histoire qui ne peut pas être représentée par un article seul.

Un très grand merci à Josette Lafargue pour avoir généreusement réalisé l’indexation des naissances d’Alos-Sibas-Abense!


Sources

Naissances de Alos-Sibas-Abense indexés sur Gen&O

Registres matricules disponibles sur earchives : http://earchives.le64.fr/archives-en-ligne/militaire-results.html?name=militaire

BnF : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6115247c/f142.image

Ministère des Armées : Base des Morts pour la France de la Première Guerre mondiale, disponible en ligne.

La Soule dans la guerre de 1914-1918, Exposition d’Ikerzaleak Avril Juin 2006 : https://horizon14-18.eu/wa_files/la_20soule_20dans_20la_20guerre.pdf


Auteur : Jean-Max Fawzi (USA)